Agitation ministérielle VS absence d’aide administrative et insuffisance d’AVS. Notre déclaration liminaire, CAPD du 5 septembre 2017

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,  mesdames et messieurs,

La rentrée  2017 se passe dans un climat tempétueux, la faute à notre nouveau ministre dont les annonces intempestives lassent et déstabilisent notre école, au lieu de lui apporter la sérénité dont elle a besoin. A trop prôner la confiance tout en lançant déclarations et provocations en rafale, notre ministre récolte au mieux l’indifférence, au pire la défiance de la part des personnels. Je cite une de ses récentes affirmations : «L’Éducation nationale souffre d’une pédagogie dépassée dispensée par un corps enseignant qui n’est pas toujours à la hauteur de sa tâche, faute d’une sélection/promotion suffisante en son sein». Avouez qu’il y a mieux pour susciter la confiance de la profession. On voudrait semer la défiance des parents à l’égard de l’école qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Pour le SE-Unsa, de tels propos de la part d’un ministre sont proprement scandaleux.

Je passe sur les multiples lubies et expressions ministérielles car nous avons mieux à faire ici que de nous adonner à des polémiques sur la rentrée en musique, les méthodes de lecture ou la durée des vacances de la Toussaint par exemple. De toute façon, ce n’est pas à notre humble niveau départemental que ces décisions sont prises.

Concentrons-nous bien sur ce qui nous concerne et sur ce qui dépend de notre échelon institutionnel. J’aborderai donc 2 sujets sérieux : les contrats aidés et le mouvement départemental qui s’achève aujourd’hui.

Retour sur le mouvement 2017 qui va s’achever aujourd’hui.

Une fois n’est pas coutume, au SE-Unsa, nous déplorons le traitement réservé aux postes ASH.

Nous le dénoncions déjà il y a deux ans, dans un article sans concessions qui avait chagriné certains d’entre vous… Et pourtant, les faits sont là, conséquence d’un réel dysfonctionnement.

Lors du GT de la semaine dernière, 50 collègues en tout début de carrière ont été envoyés en segpa, en ulis collège, en ulis école, à l’ERPD, à l’EREA. Ils compensent bien malgré eux le manque d’enseignants spécialisés. Pas formés, pas volontaires,  chaque année certains d’entre eux dévissent et y laissent des plumes, durablement. Vous tentez pour nous rassurer  de dire que ce traitement peut susciter des vocations. Mais combien de collègues poussés à bout pour combien de vocations révélées et ouvrant sur une formation ? Nul doute que ce problème constituerait un beau sujet d’étude pour l’expérimentation sur les risques psycho-sociaux que notre académie met en place avec l’ANACT dès cette rentrée.

Tandis que ces jeunes collègues se voient forcés d’occuper ces postes difficiles, dans le même temps des collègues volontaires ne sont pas sélectionnés pour la formation Capash/cappéi. Conséquence : nous manquons d’enseignants spécialisés diplômés. Intellectuellement, on cherche la cohérence. Pour le SE-Unsa, il faut investir dans l’ASH, envoyer des gens en formation à la hauteur des besoins, pour mettre fin à cette maltraitance institutionnelle consistant à envoyer ces jeunes collègues dans ces classes si particulières et parfois extrêmement difficiles.

 

Concernant les contrats aidés : On connaît les chiffres annoncés par la Ministre du Travail. 1/3 de CUI en moins, rien que ça ! Les conséquences seront lourdes dans les écoles. Lors de sa conférence de presse de rentrée, la Rectrice de notre académie a annoncé d’office que tous les enfants à notifications MDPH ne seront pas accompagnés. Presque résignée, madame la rectrice, comme si cette situation était normale !

Notre académie était déjà sinistrée l’an dernier, tant pour l’accompagnement du handicap que pour l’aide administrative. Nous craignons donc le pire pour cette année. Au moment-même où notre académie met en place une expérimentation sur l’évaluation des Risques psycho-sociaux dans les écoles et EPLE.

Ce qui nous importe aujourd’hui c’est de connaître les orientations qui seront prises dans le Bas-Rhin. Merci de nous informer très clairement de vos décisions et de chiffrer la pénurie annoncée. Nos questions diverses, nombreuses à ce sujet, nécessitent des réponses précises et totalement transparentes.

Monsieur l’IA-Dasen, allez-vous informer les familles de cette pénurie, ou compterez-vous, comme l’an dernier, sur les Enseignants Référents du Handicap pour supporter les terribles tensions que la pénurie d’AESH causera dans les familles ?

Monsieur l’IA-Dasen, quelles mesures allez-vous prendre pour protéger vos personnels ? Quels actes poserez-vous pour prendre soin des enseignants et des élèves dont vous avez la responsabilité, qui vont se retrouver dépourvus d’aide et donc livrés à leurs seules ressources ?

Quelles mesures allez-vous mettre en œuvre pour venir en aide aux directeurs d’école qui s’épuisent depuis trop de temps ?

Merci pour vos réponses.