Audience SE-Unsa / DSDEN du 19 novembre 2015

Pour l’Administration :

Michèle Weltzer, Inspecteur d’académie-Dasen du Bas-Rhin

Sébastien Bernard, secrétaire général d’académie adjoint

Jean-Baptiste Ladaique, IEN-adjoint

Pour le SE-Unsa :

Anne-Marie Haller, secrétaire départementale

Laure Trémolières, secrétaire écoles

Nathalie Meyer, secteur formation

Didier Charrié, direction/ réglementation

Les réponses de l’administration sont notées en bleu dans le compte-rendu ci-dessous.

1 Le dialogue social :

Nous faisons référence à notre déclaration liminaire du 12 novembre, en CAPD, relative à la qualité du dialogue social. Nous sommes convaincus au SE Unsa que les non-dits amènent le divorce. Un peu d’étiologie :

– 2 septembre, CAPD : Points divers non débattus en séance. Les réponses de l’administration, arrivées par mail ne nous ont pas satisfaits.

– Courrier de l’IA du 28 septembre relatif au remplacement des représentants du personnel dans les instances. Pas d’intention de restreindre le dialogue social. Ces décisions avaient été prises sur les seuls constats de problématiques de remplacement. Le courrier envoyé par le SE-Unsa a simplement conduit l’IA à changer d’avis.

– CAPD du 12 novembre, placée en après-midi. L’ensemble des points divers n’a pas été traité. Concernant les points divers : l’IA demande que ces points soient plus précis pour répondre le plus justement à la situation qui est soulevée derrière.

– Annonce faite en Groupe technique « bilan mouvement » que le CTSD de bilan n’aurait pas forcément de raison d’être. Les représentants des personnels ont alors réaffirmé leur attachement à ce CTSD de rentrée.

Quand les choses sont discutées en GT, pas toujours besoin d’y revenir en CAPD ou CTSD. L’IA concède un réel cafouillage sur le CTSD. C’est le mail de l’Unsa Education qui leur a fait réaliser que les services se sont mal compris. CTSD : changement de modalité pour des raisons pratiques. Les délégations complètes sont toujours conviées tout au long de la journée, mais leurs membres s’organisent en fonction de l’ordre du jour. Le quorum est toujours évalué le matin et lors d’un vote, ce sont les présents au moment du vote qui comptent. Pour le prochain CTSD, la DASEN devra partir vers 16.15 et ne pourra faire autrement.

– Autre cause du ressenti du SE-Unsa : l’administration a désigné des représentants de différentes catégories de formateurs. Quelle est leur légitimité par rapport à la nôtre qui sommes élus de tous les personnels ? On nous a renvoyé dans différentes instances que nos remarques étaient étranges puisque les représentants désignés par l’administration n’avaient rien fait remonter. Qui serions-nous donc nous, élus du personnel, à part les légitimes porte-parole de ces catégories de métier ?

C’est un étonnement de ne pas avoir de retour des collègues concernés directement. L’administration a besoin de représentants des EMF  pour une nécessité fonctionnelle : faire passer des informations et échanger rapidement des informations pour faire fonctionner le système. Mais l’administration affirme que les remontées syndicales sont prises très au sérieux.

– Sur l’idée même du dialogue social : notre définition est exigeante et ambitieuse. Pour nous, ce que nous appelons «  points divers » en instances ne sont pas des questions diverses, le dialogue social n’est pas qu’un jeu de questions/réponses. Mais bien un débat sincère et courageux qui doit être mené. Certes, il est de la responsabilité de l’IA-DASEN de décider. Mais nous avons le sentiment de n’être que rarement écoutés dans les instances.

« J’écoute ce que vous dites, j’entends, mais il y a des fois où je ne vous suivrai pas. Je ne suis pas partisane de la co-gestion. Les situations individuelles pour lesquelles il y a désaccord dans les instances permettent de reconsidérer les méthodes pour les décisions ultérieures.

Jean Cocteau disait : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Nous dirions qu’il n’y a pas de dialogue social, il n’y a que des preuves de dialogue social. Alors si les décisions sont déjà prises en amont des instances qui ne sont que les lieux qui entérinent, alors devons-nous essayer de le mener autrement, ce dialogue? A d’autres moments, en amont des instances ? En rencontres informelles comme vous en aviez l’habitude dans votre précédent département ? En audience régulière (une par trimestre ?)

Par le passé, dans ce département, des audiences plus régulières avec les organisations syndicales se tenaient. L’administration elle-même a été étonnée que ces habitudes se perdent… Quand une demande d’audience arrive, l’administration y répond le plus vite possible. Dans une situation d’urgence, l’IENA est l’interlocuteur. Des groupes techniques continuent d’exister. L’administration nous assure de son absolue sincérité dans les projets qui nous sont présentés dans les instances. Il n’y a pas derrière de calcul stratégique en termes de concessions potentielles aux syndicats pendant les instances. Le dialogue social ne se mesure pas en nombre de modifications obtenues par intervention syndicale.

 

2 La direction d’école

Le protocole de simplification des tâches 

Pour mémoire, les GT « simplification des tâches » de l’an dernier ont traité différents domaines : Révision du barème de classement des écoles pour l’octroi d’une aide administrative/ TBE / Formation des directeurs/ Diffusion des circulaires/ Charte de bonne utilisation du courrier électronique.

Où en est le protocole de simplification des tâches ? Quelles simplifications concrètes entraînera-t-il ?

Concernant la rédaction du protocole : le SG n’a reçu qu’hier le protocole du 68 ( !!). Il a fait une note au rectorat pour la mise en place d’une instance de suivi académique de mise en œuvre du protocole. En regard des conditions de travail des directeurs, le temps administratif est trop long !l

Concernant les effets concrets : des choses se mettent en place, mais pas toujours de la façon la plus efficace. Ce point a été abordé dans le cadre de la gestion avec la centrale (comprendre : le ministère).

-Les avancées sont plus visibles pour les nouveaux directeurs que sur les anciens, la mise en place du tutorat ayant entraîné des avancées dans l’accompagnement dans la prise de fonction.

-Certaines procédures sont simplifiées. Mais pour les directeurs plus expérimentés, cela entraîne en effet des changements d’habitude…

Le SE-Unsa note une diminution des mails, sauf pour la communication rectorale.

L’administration dit avoir travaillé à la chaine de transmission des messages, sur la rationalisation de la boite académique. La sécurité du serveur académique a été renforcée pour résister aux attaques.

Concernant les événements terroristes du week-end dernier : l’administration s’est efforcée de donner le plus vite possible des instructions et des ressources les plus claires possibles.

Le TBE : pas un outil de simplification… mais de complexification !

Le SE-Unsa demande, pour les directeurs, un TBE :

– Intuitif et facile d’emploi

– Sans redondance avec base élève

– Fiable et sans erreur

– Relayé par une circulaire mail dès qu’une nouvelle demande institutionnelle apparaît.

Aujourd’hui, les directeurs se mettent à TBE quand ils ont le temps : cela montre que cet outil ne leur simplifie pas la tâche, ne leur est pas utile !

L’administration avoue qu’il y a des choses à améliorer…

La DASEN est convaincue que le TBE est (sera) un vrai plus. Notre académie étant l’une des académies- pilotes sur cet outil, elle concède cependant que les directeurs du 67 « essuient les plâtres ». Un groupe constitué de directeurs est pourtant chargé de tester les évolutions du TBE, mais à force de l’utiliser, ils sont devenus experts et ne sont plus représentatifs de l’ensemble des directeurs. Le groupe va être élargi pour être plus représentatif, l’administration nous engage à lui proposer des noms de directeurs intéressés par ce groupe de travail (force de proposition et de questionnement, de tous niveaux en TICE)

Il est impératif que cet outil soit amélioré rapidement. Nous demandons que les IEN lèvent la pression sur l’utilisation du TBE.

La DASEN indique que ce point a été abordé au dernier conseil d’IEN (le 10 novembre). Le calendrier a été fixé, mais la souplesse est demandée à tous les niveaux. L’IA nous affirme qu’elle a appuyé sur le frein.

Outils nécessaires pour les directeurs : Le SE-Unsa revendique aussi que différents protocoles soient clarifiés /renvoyés : Autorisation du droit à l’image/Signalements enfance en danger/ information préoccupante / accidents scolaires / harcèlement/ procédure de mise en place d’un dossier MDPH / Quoi faire si un enfant n’est pas recherché ?/ L’utilisation des différents registres (SST, danger imminent), etc.

Concernant le travail du CHSCT, si on veut vraiment que soient mis en place les différents registres de sécurité dans les écoles, il faut que l’administration ait une communication claire, et qu’elle sorte d’un langage trop administratif. Le SE-Unsa relève une inertie certaine et rappelle pourtant que les membres du CHSCT font à l’administration des propositions concrètes…

L’administration avoue une marge de progrès en communication.

 

3 La nouvelle grille d’inspection des enseignants

Le SE-Unsa demande depuis plusieurs années un groupe de travail sur l’évaluation et l’inspection.

Notre colloque « Gestion des ressources humaines » du 4 décembre fera une large part à cette problématique du rapport entre Contrôle/évaluation des enseignants et confiance hiérarchique.

Nous rappelons deux éléments de notre sondage d’octobre 2014

Inspection perçue comme une épreuve : 91%

45% déclarent ne pas connaître précisément les attentes de l’Inspecteur, ne pas savoir sur quels critères ils sont évalués 

Nos questions :

Le questionnaire préalable à l’inspection est-il harmonisé ?

Y a-t-il des modifications en cours quant au protocole et aux critères de l’inspection-évaluation ?

Pour le SE-Unsa il est nécessaire que les enseignants connaissent parfaitement sur quels critères ils sont évalués si on veut sortir de l’inspection telle quelle est perçue majoritairement, à savoir anxiogène car opaque et parfois arbitraire.

Le collège académique des IEN travaille sur ce dossier.

Ce qui a changé : le formulaire qui sert aux IEN à rédiger le rapport. Il est basé sur le nouveau référentiel de compétences des PE soit 19 compétences (à redécouvrir ici)

Ce qui est en chantier : le questionnaire préalable à l’inspection. L’administration veut aboutir à quelque chose de simple, autour des compétences, qui sert à préparer l’entretien professionnel, et non plus un catalogue hétéroclite tel qu’il peut se décliner aujourd’hui.

L’IA veut inciter les enseignants à réfléchir sur leurs compétences qu’ils veulent faire reconnaitre, et veulent approfondir. L’inspection est le moment où on peut valider les compétences. Cela se veut un outil professionnel propice au dialogue entre deux professionnels.

Le SE-Unsa demande que la note de service de rentrée de toutes les circonscriptions présente l’inspection et l’entretien professionnel (leurs objectifs , ainsi que les critères de l’évaluation)

Pour la DASEN : c’est un sujet complexe et il y a un problème autour du mode d’évaluation mais pas de la notation.

 

4 Les programmes de maternelle et les livrets de progrès  

Livrets de progrès

A ce jour pas de textes règlementaires parus, mais présentés au CSE du 10 octobre. Un point info de la DGesco existe. Nous savons que des consignes diverses ont été données aux directeurs de maternelle. Quelle consigne en Conseil d’IEN ?

Pour le SE-Unsa il ne doit y avoir aucune précipitation ! La mise en place se fera à la prochaine rentrée. La seule priorité est de permettre aux collègues de s’approprier les nouveaux programmes, cette année.

Consigne donnée aux IEN : on prend le temps, on accompagne les équipes dans une réflexion. On n’est pas sur l’imposition d’un document départemental.

Pas d’échéance pour les écoles qui travaillent à un rythme semestriel.

La ville de Strasbourg, par exemple, duplique les actuelles pochettes de livrets en nombre. Il faut anticiper les changements. On n’est pas encore prêts.

C’est la pratique de l’évaluation qui est interrogée, pas tant l’outil pour reporter les résultats. La réflexion doit se centrer là-dessus.

Il n’y a pas de circonscription test. On attendra les textes. Si nécessaire, une circulaire départementale fixera le calendrier.

Il faut aussi préparer la communication aux parents, accompagner les enseignants sur ce point. Aucune pression ne doit être exercée par les IEN.

 

5 Les formateurs

Stagiaires en renouvellement de stage : Le SE-Unsa a fait part de retours du terrain, relevant que des stagiaires se sentent perdre les moyens, comme paralysés par la pression. Pour le SE-Unsa, ces collègues sont en formation et nécessitent un accompagnement. Nous avons fait appel à la cohérence pédagogique et demandé à l’administration d’agir avec la même bienveillance que celle requise par les enseignants à l’égard de leurs élèves.

Formation des tuteurs : En conseil de formation, l’administration a relevé une difficulté observée par de nombreux tuteurs de stagiaires: passer du statut d’étudiant à celui de responsable d’une classe. Le SE-Unsa a proposé que les formateurs profitent des travaux de recherche sur l’identité professionnelle des étudiants « qui basculent dans le métier ». Cette thématique est abordée dans le second degré dans le prochaine formation à destination des 350 tuteurs.

EMF : Nous avons fait part des premiers éléments de l’enquête que mène le SE-Unsa à laquelle la moitié des EMF a déjà répondu.

Nous avons demandé que l’administration reconnaisse les conditions d’exercice particulières de certains tuteurs ; notamment ceux qui accompagnent 4 stagiaires dont une partie dans un autre cycle que le leur. Nous relevons qu’en terme de GRH, il est possible de faire mieux qu’en envoyant le même mail à 45 personnes pour leur annoncer une mission. ..

CPC : le SE-Unsa demande que la mission de tutorat assurée en 2013-2014 soit reconnue. Si une indemnisation n’est pas possible, nous demandons le versement d’heures supplémentaires. Nous insistons sur le besoin de revenir vers les collègues sur ce point et de ne pas passer cette problématique sous silence

MAT : Le SE-Unsa demande de pérennisation de la formation spécifique pour ces collègues. Nous relevons que ce qui a été proposé cette année cherchait à trouver un équilibre entre information et formation à des gestes professionnels spécifiques.

 

6 L’heure de morale alsacienne et l’EMC 

Des programmes en EMC. Quels programmes en morale ?

On fait comment en Alsace Moselle pour boucler des programmes prévus pour 24h dans nos 22h ? Sur 5 ans = 6 mois de temps scolaire en moins !

En morale, on traite le même programme qu’en EMC, de façon approfondie.

Nous sommes dans un statut scolaire particulier que l’académie respecte. Nous faisons remonter cette question. Elle ne relève pas du Recteur ou du DASEN, ni même seulement du ministère de l’Éducation Nationale.

Le SE-Unsa rappelle que les IEN doivent prendre en compte que nous n’avons que 22h pour effectuer les programmes. Ne jamais oublier cela, notamment lors des inspections !

Concernant la formation spécifique sur l’EMC, de nombreux collègues n’ont pas compris ses objectifs. Elle était de haute tenue philosophique, mais n’a pas répondu aux attentes et aux besoins des collègues.

 

7 Les critères d’ineat dans le Bas-Rhin

Le SE-Unsa dénonce l’absence d’équité qui a prévalu dans les décisions de l’Administration locale, en matière d’ineat dans le Bas-Rhin. Le barème « permutations » n’a pas été le critère de départage des demandeurs d’ineat ( ! ) et 4 dossiers handicap non même pas été traités.

La dasen comprend nos interrogations. Il ne s’agissait pas d’une décision départementale, mais la dasen assume cette décision.