Nouveau logiciel GRH : un défi pour nos hiérarchiques ! Déclaration du SE-Unsa à la CAPD du 8 décembre 2016

En cette CAPD des promotions, nous sommes réunis pour accompagner dans sa dernière demeure une trop vieille compagne.

Je veux parler de la note.

Enterrons enfin, dans la joie, la plus grande des frustratrices.

La note, celle qui maintenait les enseignants dans un statut d’enfant.

Celle qui chiffrait mystérieusement la valeur professionnelle des collègues.

Celle qui réussissait l’exploit, tantôt élément technique, tantôt révélateur de mérite, de mixer savamment compétence professionnelle et ancienneté de carrière.

Réjouissons-nous ensemble de sortir de l’époque opaque où les enseignants craignaient leur hiérarchique qui, par son pouvoir notateur, avait la main sur leur porte-monnaie.

Ces temps-là (ouf !) sont révolus puisque PPCR est arrivé. Pour le SE-Unsa, pas de quoi pousser des cris de joie pour autant. Si l’occasion est devant nous de refonder totalement les relations entre corps enseignants et corps d’inspection, pour ne pas louper ce rendez-vous là, il faudra être sacrément à la hauteur…

J’aime à citer régulièrement Patrick Roumagnac, dont le progressisme n’a d’égal que son humilité. Patrick Roumagnac est rappelons-le, le SG du syndicat majoritaire des Inspecteurs de l’E.N., le SI.EN-Unsa.

Patrick dit, dans un communiqué de presse du 24 novembre :

« La mise en place des nouvelles procédures d’évaluation des enseignants apparaît comme une modification radicale des relations au sein des structures d’enseignement entre les personnels enseignants et d’encadrement. 

Cette démarche qui s’inscrit parfaitement dans la dynamique de la Refondation de l’École remet radicalement en cause des modalités relationnelles qui ont fait la preuve de leurs limites et qui sont aujourd’hui en total décalage tant avec les ambitions du système éducatif qu’avec les légitimes attentes de tous les personnels en termes de conditions de travail. » 

Comme il a raison, Patrick !

Pourtant dans le même temps, Patrick Roumagnac s’inquiète, à juste titre, des moyens qui seront mis en œuvre pour que le « changement de logiciel » annoncé dans les Relations Humaines au sein de l’EN ne fasse pas « pschitt ». Il appelle à une réelle formation des cadres, sans laquelle rien ne sera possible. Je le cite à nouveau : 

« Le SI.EN UNSA a insisté pour que l’ensemble des cadres (recteurs, IA-DASEN, inspecteurs, chefs d’établissement, responsables administratifs des rectorats et des DSDEN) bénéficient de cette formation. (…) force est de constater qu’à ce jour rien n’a été entrepris. »

Concernant le PPCR et son nouveau logiciel de GRH, le SIEN-Unsa a raison d’insister. Au nom du SE-Unsa, je voudrais dire ici tout le respect et la convergence d’analyse que nous avons pour le positionnement des militants du SI.EN-Unsa.

En conclusion, Mesdames et Messieurs les IEN, avec ou sans formation, vous aurez un gros défi à relever : vous aurez à porter cette réforme-là, celle de la refondation du « management » des corps enseignants. Ces enseignants ont énormément d’attentes et de besoins accumulés depuis si longtemps.

Ne les décevez pas !